SANCTUAIRE ANIMALIER, LE MOULIN D’ELINA



Le sanctuaire animalier « Le Moulin d'Elina » à Ploeuc-L'Hermitage, dans les Côtes-d'Armor, est né en 2020. À la différence d’un refuge animalier, ici, les animaux sont sanctuarisés et ne sont pas proposés à l’adoption. Une soixantaine d’animaux ont été recueillis et vivent une vie paisible sur le site de trois hectares, riche d’un beau biotope. Des naturalistes ayant vécu un an au sanctuaire ont relevé la présence de 90 espèces d’animaux sauvages. Le lieu est sanctuarisé, refuge ASPAS et LPO, l’accès est interdit aux chasseurs et aux pêcheurs.

Les animaux sauvages et domestiques cohabitent dans ce bel espace. Les deux ânes, les deux poneys ainsi que les poules vivent en liberté sur le site. On y trouve également des cochons, des chèvres, des moutons, des vaches, des cochons d’Inde, un lapin, deux furets, un chien et des chats. Tous les animaux sont issus de sauvetages, certains proviennent de saisies judiciaires, d’abandons, de cas de maltraitance ou encore de l’industrie laitière, comme ces agneaux arrivés bébés et nourris au biberon. Bien que des pâtures soient prêtées par la commune, le site est en limite de capacité et ne peut accueillir davantage d’animaux. Des bénévoles, dont certains permanents, participent au bon fonctionnement du sanctuaire et au nourrissage des animaux.

Jim Legrand, fondateur du sanctuaire animalier est un ancien militaire et a toujours œuvré pour la protection animale. Il a créé une association en Normandie et a fait partie de l’ONG Wildlife Angel, spécialisée dans la lutte anti-braconnage, notamment à la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, pour la protection des gorilles dos argentés. Il a ensuite suivi une formation d’éducateur comportementaliste animalier, domaine dans lequel il n’a finalement pas exercé, avant de se former à la médiation animale.

Le modèle économique qui permet le fonctionnement de l’association, ainsi que les soins et le nourrissage des animaux, repose sur plusieurs sources de financement : la location saisonnière d’hébergements insolites intégrés au paysage, notamment un kota finlandais et une bulle, la présence d’une villa senior, les dons régulièrement recherchés, ainsi que la pratique de la médiation animale, pratiquée dans le respect du bien-être des animaux, auprès de publics fragilisés.

La vision de Jim Legrand n’est pas de déplacer les animaux hors du site, mais de faire venir sur place des IME, des MAS, des centres pour jeunes, ou encore des personnes atteintes de troubles autistiques, de trisomie 21, ou d'autres formes de vulnérabilité. Un accès PMR a été mis en place à l’entrée du site afin de permettre aux personnes d’approcher les animaux en toute sécurité. Environ un animal par espèce a été formé à la médiation, mais ils restent libres de ne pas interagir avec les humains s’ils ne le souhaitent pas. Jim apprécie l’idée que ces animaux, qui avaient au départ besoin d’aide, puissent aujourd’hui aider à leur tour des publics fragilisés. Le sanctuaire développe également un « sentier découverte », avec des reconstitutions d’animaux endémiques du lieu.