CHLOE ET SARRAZIN


La série au long cours «Chloé et Sarrazin» débute au printemps 2022. Ces images sont des fragments de vie d'une femme de 26 ans originaire du Finistère, nomade depuis plus de deux ans et saisonnière agricole. «Chloé et Sarrazin» reflète le quotidien de Chloé, en nuance, décrivant ce mode de vie atypique.

A 14 ans, Chloé fréquente déjà le monde de la fête alternative. Pendant 4 ans, elle fait partie d'un sound système qui organise des «teufs» en Bretagne. Elle évolue dans ce monde de liberté où chacun doit se fixer ses propres limites. Aujourd'hui, elle continue à côtoyer le monde des raves party et des festivals mais de façon plus modérée. Pendant son temps libre, elle chante et aimerait composer ses propres chansons.
Après sa licence de philosophie avec parcours musique, elle échoue à l'examen d'entrée au conservatoire en chant lyrique. Après ses études et avoir tenter la vie en appartement, son envie de se construire différemment est toujours bien présente. Elle réalise alors le rêve qu'elle a depuis 10 ans et s'achète un fourgon nommé Sarrazin qu'elle aménage elle-même. Elle choisit le mode de vie nomade, celui d'une vie plus libre ou l'on déplace sa maison en un tour de clé sur le contact. Vivre en camion n'est pas qu'un choix d'habitat mais un réel choix de vie qui permet pour elle de se dépasser, évoluer et se réinventer en permanence.
Elle rejoint alors la grande communauté de nomades où l'entraide est de mise, ainsi que celle des saisonniers agricoles, une grande famille de personnes se déplaçant au grès de leurs contrats de travail. Chloé rencontre d'autres «points non fixes» qui se recroisent. Il y a des bifurcations, des modes de vies différents et des personnes en marge de la société. Elle garde néanmoins des points d'ancrages de son ancienne vie en Bretagne.

Chloé travaille principalement dans la viticulture. Mais, être saisonnière agricole c'est faire le choix d'une vie précaire qui demande beaucoup d?organisation pour exercer un travail physique. Les conditions de vie sont inconfortables voir difficiles et les durées de contrats énoncées au départ ne sont pas toujours respectées. Contre toute attente, certains jours, en fonction de la météo et de la maturation de la vigne, il n'y a pas de travail. Chloé comprend aujourd'hui tout le cycle de la vigne, la réflexion derrière le travail manuel mais ne pense pas travailler dans ce domaine toute sa vie.

Vivre en camion et travailler dans l'agriculture oblige à passer beaucoup de temps à l'extérieur et sentir les saisons. Les mi-saisons sont très agréables mais l'hiver est rude. Le matin, les fenêtres du camion peuvent êtres gelées à l'intérieur. Le confort est accessible mais demande beaucoup d'efforts, il n'est pas le même que dans une vie sédentaire car chaque action du quotidien est plus complexe à effectuer. Chloé remplit ses bidons d'eau elle-même, n'a pas l'eau chaude ni de douche à l'intérieur de son fourgon. La consommation d'électricité est limitée à celle de la production des panneaux solaires et celle de l'eau aux quantités disponibles. Pour elle, un des objectifs de ce choix de vie est d'apprendre à se débrouiller par elle-même dans tous domaines et être plus indépendante. Ainsi, à chaque problème mécanique sur son vieux fourgon, elle met les mains dans le cambouis. Chloé considère que si les énergies viennent à être difficilement accessibles, elle sera moins impactée car déjà habituée à vivre avec le minimum. Ses réflexions d'économies portent sur tous les domaines, en fonction de la place disponible dans sa petite maison.